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Tendance, culture, défilé,… Le blog Série Noire c’est une vision de la Mode sous un autre angle.

RED IS THE NEW BLACK .

A l'occasion de cette hiver 2023-2024, le rouge fait son grand retour sur la scène mode. En sac, en manteau, en bonnet ou encore en maille, il se décline sous toutes les formes. Couleur remplie de symbolique, le rouge s'adapte à tous les looks.

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L'industrie de la mode au sommet d'une nouvelle ère : le digital


Crédit photo : Madame le Figaro

La mode incarne le changement. Elle se démode, se crée, se transforme, s’enrichit, se transmet, se partage…En captant les évolutions sociales et technologiques du temps, la mode s’imprègne de son environnement, et s’harmonise avec son temps. Dans un monde de plus en plus digitalisé, porté par des réalités qui ne deviennent plus que virtuelles, le monde de la mode se doit de trouver un juste équilibre à travers ces changements. Il y un an, le monde entrait dans une crise sanitaire mondiale, impactant la mode de plein fouet. Toutefois, preuve d’une réactivité éclatante, l’industrie de la mode s’est focalisée sur le seul support épargné par la crise : le digital. Entre showrooms virtuels et défilés digitaux...découvrons l’ascension fulgurante de la mode vers le numérique.


PASSAGE D'UNE MODE "RÉELLE" À UNE MODE "VIRTUELLE"

La mode est le miroir de notre société

Crédit photo : Portail de la mode & Flaneries cinema

Lorsque l’on remonte aux prémices de l’histoire, le vêtement n’est à la base que fonctionnel et les premiers hommes l'utilisent comme moyen de protection contre les intempéries. Au fil du temps, le vêtement se coud, se teint, s’arrange, s’embellit à tel point qu’il devient un élément essentiel dans la vie des Hommes. L’intérêt que l’on porte au vêtement prend alors une toute autre forme ; il ne se résume plus qu’à un simple “ bout de tissu”, mais il incarne un signe de distinction et de pouvoir. C’est le début de ce qu’on appellerait aujourd’hui “la Mode”.

Indicateur précieux de l’évolution de notre société, la mode traverse les siècles et s’approprie des périodes incontournables : la grandeur royaliste, les exubérantes années folles, les sixties effrontées, les seventies émancipées... La mode est le miroir d’une société nouvelle, progressiste et provocatrice. Peu à peu, elle s’ouvre au monde entier et devient actrice d’un univers artistique prestigieux à travers l’apparition de défilés de mode. Les créateurs deviennent de véritables “dieux de la mode”, des provocateurs de talents, qui offrent des collections des plus distinguées au plus extravagantes. Le domaine de la mode devient un enjeu économique considérable, conséquence liée à une demande de plus en plus exigeante, dans un monde régi par la sur-consommation. Les grands magasins ouvrent leurs portes, les marques se multiplient, les usines s’accélèrent, les prix augmentent...la mode reflète une réalité actuelle en plein mouvement.

En clair, la mode révèle un patrimoine d’exception, riche d’un savoir-faire unique, élevée par des créateurs remarquables et véhiculée par des événements spectaculaires. Néanmoins la mode d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui et encore moins celle de demain. La mode est le miroir de notre société, et évolue en s'imprégnant du monde qui l’entoure. Aujourd’hui, l’histoire de la mode se poursuit mais s’ouvre à une nouvelle ère, là où la réalité ne semble plus être la même.

L’arrivée d’une nouvelle ère : le digital

Crédit photo : The business of fashion

Le XXIe siècle que l’on connaît est bercé par une nouvelle ère, virtuelle, digitale, un univers des ondes qui ne cesse de grandir et d’imposer son poids. Depuis plusieurs années, le géant “internet” bouleverse les codes de la mode, qui n’est plus que guidée par le pouvoir du “clique”. Les collections sont commercialisées sur le web afin de répondre à des besoins immédiats pour un client “pressé”. Les créateurs sont au plus proche de leur clientèle en partageant les coulisses de création via les différents réseaux sociaux. L’actualité mode est mise en avant dans les différents blogs ou plateformes internet. Les nouvelles tendances sont véhiculées par les influenceurs par le biais des “social media” comme Instagram ou facebook.

Il en est de même pour le comportement du consommateur...Entreprenant et sélectif, il ne se contente plus simplement “d’acheter” des biens, il se soucie davantage de l’image qu’il renvoie, auprès de la sphère publique et des réseaux sociaux. D’après le site Deloitte : “ Le rôle du consommateur a basculé de l’observation passive à la domination active. Il ne se contente plus d’acheter des produits à la mode; la croissance exponentielle de l’utilisation des technologies numériques l’a libéré. Il veut interagir avec les marques qu'il affectionne, être un acteur de leur succès, les influencer et s’identifier à elles”.

Bien que la plupart des acteurs liés à la mode se digitalisent, d’autres comme les défilés ou les showrooms gardent néanmoins le privilège de rester des évènements aux conditions réelles. Des événements uniques, réservés à un public privilégié, et guidées par des codes traditionnels : un créateur, une collection, des mannequins, et un lieu de présentation. Toutefois, la crise sanitaire survenue il y a maintenant un an a bouleversé l’ensemble de l’industrie de la mode plaçant le digital au cœur des priorités. Les acteurs ont dû s'adapter à un nouveau mode de communication, une nouvelle façon de partager leur collection, et un nouveau moyen de toucher les consommateurs.


FASHION WEEK 100% DIGITALE : UNE EXPÉRIENCE UNIQUE

L’incontournable “semaine de la mode”

Crédit photo : Les échos

La “ semaine de la mode" , communément appelée la “Fashion Week” est l'événement marquant de toute l’industrie de la mode et du prêt-à-porter. Cette semaine entière consacrée aux défilés des plus grandes maisons se déroule dans 4 grandes villes appelées les “Big four” : Paris, Londres, Milan, et New-York. À l'origine, cette semaine est organisée pour permettre aux créateurs de présenter leurs nouvelles collections autour d’un défilé ou d’une présentation en petit comité. Aujourd’hui c’est un véritable spectacle effervescent où les créateurs expriment leur créativité autour de défilés grandioses dans des lieux parfois inédits. Ces défilés ont pour objectif de marquer les esprits : ils doivent satisfaire les journalistes qui relaient les tendances dans la presse, attirer les acheteurs des magasins, des multimarques et des "grands magasins" qui achètent les collections, inspirer les influenceurs et ambassadeurs qui transmettent leur opinion via les réseaux sociaux, et enfin, plairent aux consommateurs qui porteront leurs pièces favorites dès leur sortie six mois plus tard. L’enjeu est donc de taille pour cet événement mondialement reconnu.

Une fashion week...digitale

Crédit photo : Harmonia luxus

Toutefois, la fashion week 2020-2021 fut complètement bouleversée avec l’arrivée de la crise sanitaire, qui a touché le monde entier. Plus de rédactrices, plus de photographes, plus de célébrités, la planète mode est vide et de nombreuses marques quittent le calendrier officiel. Tandis que New-York disparaît entièrement des projecteurs de la mode, Paris en décide autrement et décide de trouver une alternative innovante. En effet, la Fédération de la Haute Couture et de la Mode décide de plonger toute la fashion week dans un dispositif 100% digital. Chaque maison pouvait présenter, en toute liberté créative, une version online de son univers par le biais de défilés en live, préenregistrés, clips ou court-métrages. L’ensemble de cette communication virtuelle était retranscrit sur le site internet de la Fédération de la Haute Couture et de la Mode mais également à travers les réseaux sociaux. Isabel Marant transforme défilé par “défilmé” pour décrire cette situation unique.

Crédit photo : Numéro

Dans un reportage de Loïc Prigent consacré à “52 min de mode”, le Directeur Artistique de Balmain Olivier Rousteing, montre les coulisses de son dernier “défilmé”, organisé sur les ailes d’un avion. Il déclare que sa frustration de ne pas voyager, lui a donné l’envie d’être dans un avion, symbole d’évasion qui est pour lui “un rêve” en ce temps de pandémie. Des combinaisons d’astronautes en passant par les sacs “protège-cou", toute la collection est pensée pour le voyage, un moyen de s’échapper vers une autre destination. Et pour Olivier Rousteing, rien de plus sensationnel que d’aller sur la Lune...grâce aux outils digitaux et à la magie du “fond vert”, le créateur termine son défilé sur ce grand satellite.

Crédit photo : Vogue

Qui de plus légitime que Virgil Abloh, l’idole des Millenials, pour adopter le digital? Le talentueux créateur d’Off White ne manque pas d’innovation et décide de créer une plateforme “Imaginary Tv” entièrement digitale et inspirée de la télévision des années 90. Cette plateforme est d’une part destinée à présenter ses défilés de façon numérique et d’autre part de mettre à l’honneur des talents choisis par le créateur lui-même. Il déclare que ce projet a pour objectif de “générer un réseau mondial et rassembler toute la créativité tout en catalysant une gamme d’émotions”. Une vision futuriste, à l’univers d’inspiration VHS, ouverte à tous et pour une expérience virtuelle unique. Une fois encore, Virgil Abloh s'est imposé comme le maître du digital cette saison.

Crédit photo : The impression

Alexandre Mattiussi pour AMI, quant à lui, fait défiler ses mannequins sur le bord des quais de seine de Paris , sous l'œil d’un petit public installé dans une péniche en retrait. Une vision intime qui est, d'après lui, essentielle en ces temps de crise. Le défilé est toutefois filmé en direct et retranscrit sur les différents réseaux sociaux de la marque.

Crédit photo : Fashion Network

La plupart des défilés digitaux ont apporté une nouvelle dimension à la mode, plus moderne et technologique. Les créateurs se sont appropriés de nouveaux leviers et ont exploité le digital en présentant leur collection de manière créative et attractive. Les directeurs artistiques ont collaboré avec d’autres métiers artistiques : cinéaste, metteur en scène, danseur...et ont investi des lieux uniques : Louis Vuitton & Le Louvre, Chanel & la boîte de nuit le Castel, Balmain & l’aéroport de Roissy....de quoi mettre en lumière ces lieux de culture. Par ailleurs, le mode de diffusion digitalisé de ces défilés a permis une ouverture au grand public. Une mode qui était autrefois privilégiée et segmentée se voit être remplacée par une mode beaucoup plus universelle et “disponible”. Néanmoins, la plupart des créateurs expriment leur regret de ne pas avoir de public pour applaudir leur show et transmettre des émotions. “Ce qui me manque le plus dans cette collection c’est de ne pas pouvoir avoir les gens autour de nous. Le public, l’émotion...ça me manque” déclare Olivier Rousteing.

Crédit photo : Ohlalair, Zeitblatt & Madame le figaro


Amandine Borreman, e-commerce manager et chargée de communication chez Série Noire, nous exprime son ressenti sur la mise en place de ces défilés digitaux.

“Lors d’un défilé, la mise en scène, le décor, le rythme des mannequins, l’ordre des silhouettes, la musique,... tout cet ensemble raconte une histoire et est le reflet de l’inspiration du DA et de toute son équipe. C’est un moment fort pour la marque comme pour les invités. Assister à un défilé c’est donc beaucoup plus qu’assister à un spectacle. C’est écouter cette histoire pour en extraire des morceaux et les retranscrire ensuite dans l’univers de serie noire lors des achats. Mais crise sanitaire oblige, les marques ont dû revoir leurs process et trouver d’autres supports que le show en présentiel pour nous séduire. Selon moi, certaines ont réussi à créer un impact visuel fort grâce au numérique. Mais l’émotion qu’un défilé vous procure n’est pas retranscrite. J’ai hâte que les défilés reprennent, de pouvoir ressentir à nouveau les collections comme avant, de voir les produits avant de les acheter, de découvrir des nouveaux créateurs lors de présentations exclusives, de craquer sur des pièces coup de cœur- chose qui pour moi ne peut arriver en digital; etc etc... Aller à la Fashion week et communiquer autour des défilés sur nos réseaux et sur notre blog fait partie de mon métier. Métier de passion. Cela fait un an que je n’ai pas assister à un show et cela me manque... “


LE DIGITAL DANS LE PROCESSUS D'ACHAT : PRÉSENTATION DES COLLECTIONS EN SHOWROOM VIRTUEL

Outre les défilés, c'est tout le business de la mode qui vit également une expérience online. En attendant la réouverture des magasins, les consommateurs achètent sur le web, “à distance” et les marques présentent leurs collections aux acheteurs B-to-B à travers des showrooms virtuels. L'équipe Série Noire s'exprime et explique cette toute nouvelle organisation online.

Crédit photo : Firstluxe & Modemonline


Expérience de SÉRIE NOIRE : “ l’envers du décor ”

Entretien avec Prune Axer : PDG de l’entreprise Série Noire

Vous avez toujours eu l'habitude de découvrir les nouvelles collections des marques lors de rdv en showrooms à Paris. Depuis la crise du covid, les marques ne présentent plus leurs collections en showroom physique, mais à travers des showrooms digitaux.

Comment se déroule une session d’achat à distance ?

En premier lieu, Il faut savoir que ce sont les marques qui nous démarchent. Elle nous envoie leur lookbook, leur line sheet (fiche produit) afin que l’on puisse découvrir l’univers de la marque ainsi que celui de la collection. Ensuite, il y a deux types de sessions d’achat : pour certaines marques existantes, celles qu’on connaît le plus, on passe directement commande puisqu'on connaît les produits, les tailles ou encore les prix d’achat. Néanmoins, d’autres marques plus compliquées requièrent un rendez-vous “digital” par le biais de l’interface zoom. Si on prend l’exemple de la marque Margiela, elle nous envoie leur line sheet, l’univers de la collection, et ensuite on prend un rendez-vous “digital” afin que la marque nous montre tous les volumes des pièces, les détails qui ne seraient pas forcément visibles en photos, ou encore certains “best-sellers” qu’elle aimerait nous communiquer. En clair, pour ce type de marque, une rencontre “digitale” est vraiment nécessaire.

Selon toi qu’est ce qui différencie une session d'achat en showroom physique et digitale ?

Les matières... Ne pas pouvoir les toucher, les voir. C’est tellement dur d’acheter des pièces quand on ne les voit pas portées, de savoir comment elles taillent, comment elles “tombent” sur les silhouettes, leurs textures...c’est ce genre de détails qui différencie vraiment le physique avec le digital, surtout pour les marques qui privilégient énormément la construction du produit. De plus, la session d’achat n’est pas forcément plus rapide sur le digital parce que sur place, on fait des looks, on fait défiler les mannequins ce qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble. Devant notre écran, on choisit les pièces, on essaye d’imaginer ce que ça pourrait rendre mais ça reste tout de même beaucoup plus compliqué.. .Pour en revenir à ce que je disais à la première question, c’est difficile d’acheter pour les marques existantes, mais ça l’est encore plus pour les marques que l’on a pas et qui aimeraient nous démarcher ou qu’on voudrait avoir. Sans connaître la marque, son univers et sans avoir le contact avec le produit... Comment peut-on se lancer dans une nouvelle collaboration avec ce processus d’achat à distance ? Malheureusement avec le digital on a tendance à moins faire entrer de nouvelles marques… et c’est dommage puisque c’est ce qui a d’enrichissant dans notre métier. Lors des Showrooms multimarques, on découvre plusieurs univers de marque, on passe d’un monde à un autre et c’est ce qui nous donne vraiment envie d’acheter.

Est ce qu’il y a du positif ?

Oui le digital a forcément du bon, notamment pour les marques que l’on connaît bien. Isabel Benenato, Thom Krom, Totême… on perçoit vraiment bien les pièces de ces marques. On connaît le sizing et on arrive parfaitement à s’imaginer les matières, donc la session d’achat est terminée en 1 heure, c’est vraiment efficace. Autre avantage, les marques ont investi dans des plateformes BtoB permettant l’extraction des données ce qui nous facilite vraiment la tâche. Donc oui il y a du positif...mais on a vraiment hâte de pouvoir revivre des sessions d’achat réelles. C’est ce qui nous manque le plus.


VERS UNE MODE UNIQUEMENT VIRTUELLE ?

Crédit photo : Digiluxury

Bien qu’elle perpétue un savoir-faire traditionnel, l’industrie de la mode n’a cessé d’évoluer, s'imprégnant de son époque et des codes qui la régissent. Aujourd’hui, c’est la vague du numérique qui l’emporte...une vague pleine d’innovation et de surprise. Une vague virtuelle qui dépasse les frontières de la réalité. Une vague où rapidité prime avec efficacité. Mais aussi une vague dans laquelle émotions et interactivités ne semblent plus exister. L’accélération et l’évolution intense du digital dans nos sociétés contemporaines posent de réels questionnements quant à l’avenir de la mode et du prêt-à-porter. À l’aube d’une technologie presque subversive, où les miroirs deviennent interactifs et peuvent dicter nos choix… Pouvons-nous penser à une mode uniquement virtuelle? Quelles sont les limites de cette ascension fulgurante vers le numérique? Comment maintenir un savoir-faire et des valeurs humaines si tous les processus se digitalisent? Il est évident que le monde de la mode se doit de trouver un juste équilibre, afin de permettre sa pérennité, son prestige et son rayonnement à travers le monde.

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