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Tendance, culture, défilé,… Le blog Série Noire c’est une vision de la Mode sous un autre angle.

RED IS THE NEW BLACK .

A l'occasion de cette hiver 2023-2024, le rouge fait son grand retour sur la scène mode. En sac, en manteau, en bonnet ou encore en maille, il se décline sous toutes les formes. Couleur remplie de symbolique, le rouge s'adapte à tous les looks.

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Alber Elbaz aux portes du panthéon de la mode…

Crédit : Tim Walker

C’est avec une profonde tristesse que le monde de la mode a appris, ce samedi 24 avril, la mort d’un talentueux créateur : Alber Elbaz. Décédé à l’âge de 59 ans à la suite du COVID-19, ce couturier Israelo-américain s’est façonné une place remarquable dans l’industrie de la mode. Guidé par ses rêves, il conquit le monde, de New-York à Paris, en redessinant l’esthétique de la femme au sommet de son élégance et de sa sensualité. Apprécié de tous pour sa bienveillance, sa sincérité et son empathie émotionnelle, Alber Elbaz laisse une marque indélébile dans l’univers de la mode, une passion pour laquelle il a consacré toute sa vie.
Parcours d’un petit homme au grand cœur...


Une enfance guidée par la passion


Alber Elbaz est né en 1961 dans la ville blanche de Casablanca. Issu d’une mère peintre et d’un père coloriste, il est, depuis sa naissance, baigné dans un décor profondément artistique et créatif. Dès son plus jeune âge, sa famille et lui-même emménagent en Israël, dans une petite maison au sud de Tel-aviv ; une région qui lui est chère et qu’il représentera fièrement jusqu’à la fin de sa vie. Possédant un talent inné pour le dessin, Alber Elbaz imagine ses premières robes à l’âge de 7 ans et utilise même l'aluminium de travail de son père pour créer des petits vêtements en volume. Ce goût de la création le mène à rejoindre l’école de design de mode la plus réputée d'Israël, Shenkar College, où il mettra à profit son talent et ses pulsions créatives. En 1985, Alber prend le large en direction de New-York…”avec 800 dollars en poche donnés par sa mère, Allegria, et deux valises: l’une contenant ses effets personnels, et l’autre, bien plus grande, pleine de rêves.” (fashion network).

Crédit : Milk Magazine


Une lumière dans l’ombre des projecteurs Hollywoodien


Suite à l’obtention de son diplôme, Alber Elbaz est embauché par le célèbre créateur américain Geoffrey Beene, qui le prend sous son aile créative pour devenir son collaborateur. Pendant 7 ans, Alber s’approprie le style américain et crée des pièces uniques dans son studio 57th street de Manhattan. Bien que ses créations deviennent de plus en plus saluées par la critique, le créateur va rester dans l’ombre de Geoffrey Beene pendant toutes ces années. Cette période prend fin lorsqu’une robe de la collection de Geoffrey, dessiné par Alber suscite une multitude de compliments le poussant à vouloir passer à autre chose. Le “rêve américain” est un pari réussi pour ce jeune créateur qui repart, les idées plein la tête, en direction de la capitale de la mode : Paris.

Ci dessus : croquis réalisés par Alber Elbaz pour l'une des collections de Geoffrey Beene

Crédit : Artnet

Un espoir de la mode entre sur la scène parisienne


Alber Elbaz sort enfin de l’ombre lorsqu’il est nommé, en 1996, directeur créatif de la maison Guy Laroche. C’est son PDG, Ralph Toledano, qui le choisit pour sublimer l’image de la maison française créée en 1957. Ralph, aujourd’hui président de la Fédération de la Haute Couture et de la Mode, se souvient avoir eu un coup de cœur pour la forte personnalité de ce petit monsieur : “ Quand j’ai vu arriver ce petit homme un peu grassouillet en veste rouge, chaussures et lunettes, sans chaussettes, en plein hiver, j’ai su immédiatement que c’était lui”, se remémore-t-il. (Fashion Network). Le succès est immédiat : ses pièces féminines à l’allure chic lui font valoir une certaine renommée dans la scène parisienne. On souligne d’ailleurs son mélange subtil de glamour hollywoodien et chic à la française.

Crédit : Elle 


Trois ans plus tard, Alber Elbaz est débauché par Pierre Bergé pour prendre la tête de la ligne féminine de prêt-à-porter RIVE GAUCHE de la maison Yves-Saint-Laurent. Bien que mal accueillie par l’équipe de la Maison, Alber imagina tout de même trois collections remarquables, alimentant son succès et sa notoriété. En 1999, Elbaz quitte la maison Saint-Laurent en laissant les rênes à Tom Ford. Il décide de prendre une année sabbatique… avant d’entrer véritablement dans la lumière.

Crédit : Journal du luxe


Lanvin, le chemin vers la gloire.


C’est au début des années 2000 que le créateur intègre la direction artistique de la Maison Lanvin, la plus ancienne Maison de couture française appartenant à une femme d’affaires taïwanaise, Shaw-Lan-Wang. Dès la première collection, le succès est phénoménal, Elbaz souffle un vent de modernité sur la marque qui double son chiffre d'affaires en un an. Au fur et à mesure, le créateur donne une identité désirable à la Maison en offrant des collections sensationnelles sublimées par des silhouettes élégantes et décorées par des défilés dignes d’un spectacle captivant. En effet, Alber met un point d’honneur sur l’aspect technique et esthétique de ses défilés : il choisit des lieux d’exceptions, comme des institutions parisiennes, il développe un système d’éclairage unique qui transmet une lumière cinématographique reconnaissable, mais il prend également soin d’exposer le nom des invités sur des étiquettes manuscrites et des chaises façon Louis XIV, preuve d’un perfectionnisme magistrale.

Crédit : Oh my mag

Crédit : Yahoo Actualités                                                                                     Crédit : Milk Magazine


Les premières collections d’Alber Elbaz pour Lanvin, incarnent l’élégance parisienne, dans sa douceur et son allure raffinée. Il est reconnu pour manipuler à merveille le tissu drapé, lui permettant de créer de sublimes robes aux coupes légères et voluptueuses. Les dernières collections montrent cependant un tournant, une évolution : les silhouettes sont plus sexy, sensuelles et s'alignent à une mode plus dominatrice : "Mais ce n’est plus comme dans les années 1960 ou 1980, où les femmes avaient besoin d’affirmer leur pouvoir à travers leurs vêtements. Les femmes sont plus puissantes aujourd’hui. Cette collection célèbre le pouvoir de leurs esprits" affirme t-il pour sa collection de prêt-à-porter en 2006. Le 25 Janvier 2007, il est nommé chevalier de la légion d’honneur par le ministre de la culture et de la communication afin d’honorer son succès auprès de la Maison Lanvin.

Crédit : Milk Magazine


Crédit : CFDA

En parallèle de ses fonctions chez Lanvin, Alber Elbaz multiplie les collaborations et les projets extérieurs afin d’élargir son public : en 2010 il conçoit une collection pour H&M, en 2013 il dessine une robe pour Minnie lors du 20e anniversaire de Disneyland Paris et en 2015 il expose près de 300 photographies pour Lanvin à la Maison Européenne de la photographie de Paris. Quatorze années de lumière, d’émotion et de renouveau accompagnent donc Alber Elbaz dans son aventure avec Lanvin, avant qu’il soit licencié en octobre 2015. Une décision incomprise qui a valu l’indignation de tous les salariés de la Maison Lanvin ainsi que plusieurs personnalités de la mode.

Crédit : E-online


Un couturier à l’écoute des femmes


Lors d’une interview réalisée pour la collection Automne - Hiver 1999 de Guy Laroche, Alber Elbaz s’exprime sur le message fort de son défilé, qui met en avant la puissance des femmes. Il déclare que celles-ci étaient vues comme des doubles agents ayant différents rôles dans la vie : businesswoman le jour, femme-mère le soir, et femme-femme la nuit. Cette représentation de la femme va le suivre dans toutes ses collections jusqu’à instaurer une mode “au service de la femme”, philosophie qui le guidera toute sa vie. Il s’intéresse au confort et à l’émancipation des femmes plutôt qu’à la vision superficielle et pleine de paillettes. « Ce qui me passionne, ce n'est pas de réaliser un rêve, mais de répondre à un besoin.», raconte t-il. Son succès auprès du vestiaire féminin va d’ailleurs lui permettre d’habiller les plus grandes célébrités du monde : Natalie Portman, Kate Moss, Meryl Streep ou encore Sofia Coppola.

Crédit : Magazine Anitidote                                                 Crédit : Fashion is everywhere 


Le clap de fin…


Alber Elbaz, passionné inconditionnel de Mode, ne s’arrête pas là et décide en 2020 de créer son propre label AZ factory, financé par le groupe de luxe Richemont, et qui se mêle parfaitement à l’empreinte artistique du créateur : des silhouettes féminines, des coupes raffinées aux détails exotiques pour des prix accessibles. Un projet qui lui tenait à cœur et qui espérons-le sera développé par toute son équipe en signe de sa mémoire. Alber Elbaz, petit homme au grand génie, rejoint aujourd’hui les membres de sa famille, au large de la Terre Promise, mais il rejoint également de très grands noms, aux portes du panthéon de la mode.

Crédit : Milk Magazine                                                                          Crédit : Fashion Network

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